Extrait de "Retour à Torgnon"
Découvrez un extrait exclusif de "Retour à Torgnon", le premier roman de Patrick GARIN. Plongez dans l'univers captivant de son histoire et laissez-vous emporter par la magie de ses mots.

Le passé ressurgit
L'air dans la pièce devint subitement plus lourd. Disparitions. Héritage. Terre contestée. Ralph se redressa, toute trace de décontraction envolée. C'était le genre de mots qui, dans son ancienne vie, annonçait le début d'une enquête. Son passé de commissaire refaisait surface, puissant et instinctif.
— Des disparitions ? répéta Ralph d’une voix basse. Mais de quand ?
— De la fin du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe, répondit Etienne, son regard ne quittant pas celui de Ralph. Des affaires que l'on n'a jamais vraiment comprises, qui ont été classées sans suite. Et ces documents que j'ai trouvés… ils pourraient jeter une lumière nouvelle sur tout ça.
Etienne marqua une pause, ses yeux lisant la concentration grandissante sur le visage de Ralph.
— Je n'ai pas tout sous la main. Ce sont des documents sensibles. Il faudrait que vous veniez chez moi, à Berzin. Je vous montrerai tout. Mais il faut que vous soyez préparé, Ralph. C'est… l'histoire sombre de Torgnon. Et de votre famille…
Ralph sentit une onde de choc le traverser. Son sang de flic bouillonnait. Une affaire non résolue. Un mystère familial. Et le lien avec la terre de Victor. Il n'était pas venu à Torgnon pour ça, mais le destin semblait le rattraper. Il regarda le feu crépitant, puis le visage grave d'Etienne.
— Quand, Etienne ? demanda Ralph, sa voix retrouvant le ton sec et déterminé des jours passés dans la Grande Maison.
—Venez demain matin, à la première heure, chez moi à Berzin. On boira un café et je vous expliquerai tout.
Ralph resta un instant silencieux, le regard fixé sur Etienne. Son esprit de détective se mettait en branle, cherchant les connexions, les implications. Le rendez-vous était curieux, la demande pressante. Ce n'était pas le genre de conversation que l'on avait à la légère. Il y avait clairement plus que de simples anecdotes familiales.
— D'accord, Etienne, répondit Ralph, le cœur serré d'une curiosité mêlée d'appréhension. Je serai là. Vous pouvez compter sur moi.
Ils se serrèrent la main. Ralph regarda Etienne s'éloigner sur le chemin pour regagner sa voiture, sa silhouette se découpant sur le fond des montagnes qui s'assombrissaient. Une nouvelle pièce venait de s'ajouter au puzzle de sa nouvelle vie, une pièce sombre et inattendue. Le sommeil risquait d'être agité, cette nuit-là.